Prenant comme terrain d'enquête trois métropoles sud-américaines, les auteurs de cette étude analysent différentes composantes de la transformation des configurations sociospatiales dans le contexte urbain : démographie, ségrégation spatiale, insertion des migrants, façons d'habiter, pratique de mobilités, caractéristiques des espaces centraux et des périphéries, etc.
A partir de nombreux cas étudiés au Brésil, en Colombie ou encore au Chili, cette publication interroge les mouvements citoyens en Amérique latine. Ces luttes, initiées par les populations minoritaires ou dominées elles-mêmes, sont d'abord l'expression d'une volonté d'affirmation identitaire, de recherche de sens et de valorisation d'estime de soi.
Expériences comparatives en matière de politique migratoire et de marché du travail.
A la suite de l'arrestation de Pinochet, les média sont revenus sur les événements du Chili sur le régime dictatorial (1973-1989) ce qui a été l'occasion de mettre au jour le déficit de mémoire transmise chez les Chiliens exilés et la difficile articulation entre devoir de mémoire et nécessité de l'oubli.
Devant l'extension croissante du nationalisme basque au sein de l'Eglise catholique basque au cours des premières décennies du XXe siècle, la hiérarchie réagit et de nombreux prêtres basques furent exilés en Amérique à cause de leur position. Si au début l'exil ne représente que des cas isolés, après 1910 l'émigration augmente, pour atteindre son apogée avec la guerre civile espagnole. La participation de ces prêtres au processus d'expansion du nationalisme dans les colonies basques d'Amérique fut essentiel et leur aide fut également très utile aux émigrés qui quittèrent le pays basque jusqu'à la guerre de 1936-1939.
Dans le cas de l'exil, le retour s'impose comme étant la récupération d'un droit dont l'individu a été banni : celui de vivre dans son pays. Néanmoins, plus le temps de l'exil s'allonge, plus l'exilé s'adapte et trouve sa place dans la société d'accueil. En conséquence, lorsque le retour devient possible, cet exilé se trouve pris entre la mise en oeuvre de ce droit et une réalité qui, en raison d'implications familiales, sociales, économiques et professionnelles impose soit un report soit un abandon du projet de retour.
Ce numéro est consacré aux communautés déracinées issues de mouvements de population massifs, imposés et collectifs. Ces exodes et déplacements de grande ampleur touchent l'ensemble d'un groupe, hommes et femmes, jeunes et vieux, toutes catégories sociales confondues. Ils surviennent dans des contextes de crises aiguës caractérisés par une grande violence, des épisodes de sécheresse, des calamités naturelles ou encore en cas d'intervention coercitive de l'Etat. Il s'agit de mouvements de proximité, à l'intérieur comme vers l'extérieur des frontières, parfois planifiés par les pouvoirs publics ou encadrés par les organismes d'assistance sur les lieux d'accueil. La mobilité géographique forcée est aussi source d'une diversité de situations de déracinement. La diversité des termes atteste de la multiplicité des formes de mouvements imposés. Ceux qui se déplacent involontairement sont qualifiés de "réfugiés", "déplacés", "évacués", "expulsés", "refoulés", "sinistrés" ou "victimes". Migrations forcées et déplacements impératifs sont les deux grandes formes de mobilité géographique sous contrainte, source de déracinement : ils se différencient par la part de décision personnelle laissée aux intéressés.
Le retour est la fin des exils, même si l'on sait qu'il ne touche qu'une minorité des populations exilés. Pour les Chiliens, le retour représentait à la fois un droit et un devoir. En réponse à cette dialectique droit vs devoirs, les mouvements de retour n'attendirent pas la fin du régime militaire pour s'amorcer et se développer, créant une situation unique où un pays recevait ses exilés en même temps qu'il en éjectait d'autres. Afin de faire face à ces retours, considérés la plupart du temps comme difficiles, se mit en place une infrastructure fondée sur un réseau associatif. Après la restauration de la démocratie, l'action de ces associations fut intégrée dans le programme officiel mis en oeuvre par le gouvernement chilien pour favoriser l'accueil des retornados.
Analyse de la migration aller et retour des exilés chiliens réfugiés en France suite au coup d'Etat survenu au Chili en septembre 1973, d'abord par une approche sociologique de l'ensemble de la communauté, puis par une approche anthropologique, en laissant les Chiliens eux-mêmes s'exprimer sur ce que fut leur long parcours d'exil, leurs stratégies migratoires, leurs projets migratoires et les motivations du retour.
Les sciences humaines ont souvent distingué le fait économique de ses intentions sociales. L'ouvrage traite du rapprochement de ces deux domaines. Il montre ainsi comment des groupes placent leur identité sociale et culturelle au service de leur développement matériel et prend appui sur des situations aussi variées que la quête démocratique au Chili, la construction du communautaire chez les Arméniens de France ou les stratégies d'appartenance des entrepreneurs islamiques au Mozambique. L'ouvrage renouvelle d'autre part les approches du développement local en analysant l'incidence des ressources communautaires sur l'émergence d'entreprises et d'entrepreneurs. Il examine successivement le tissu entrepreneurial tunisien, le développement local au Québec et dans l'industrie textile auboise, et la délocalisation des multinationales. Enfin, il évoque des solidarités d'actions socio-économiques sous les formes du partenariat dans l'entreprise, de la civilité des services de proximité et des régions de quartiers. Ces expériences de redéploiement social et de réinvention de la société pallient la défaillance de l'économique, en appellent à sa reconstruction sociale ; elles traduisent la volonté solidaire d'acteurs relais, l'intercompréhension communautaire et la communication interinstitutionnelle.
Les immigrés italiens installés à Valparaiso, un des plus importants ports de commerce du Chili, ont trouvé des opportunités de réussite économique et de mobilité sociale en exerçant des activités commerciales où les Chiliens ne s'investissent pas et donc où il n'y a pas de concurrence. Ils ont établi leurs propres réseaux socio-économiques et se sont concentrés dans le commerce de détail. L'auteur analyse les caractéristiques principales de ce processus en se référant à des sources différentes.
A la fin du XIXe siècle, les désaccords sur les frontières entre l'Argentine et le Chili semblaient déboucher sur une guerre qui, si elle éclatait, trouverait l'Argentine dans une position désavantageuse. L'élite gouvernante procéda alors à une préparation militaire qui supposait non seulement l'acquisition d'armes modernes et l'entraînement des secteurs les plus larges, mais également le besoin de surveiller toute la population. Un mouvement de confraternité parcourut alors les communautés étrangères installées en Argentine, ce qui a eu pour conséquence de meilleures relations étrangers/nationaux, un rapprochement des élites et une nouvelle image de la nation enrichie par l'apport des diverses communautés étrangères présentes dans le pays.
Des nouveaux problèmes de populations indigènes d'Amérique Latine ont surgi à la suite de la célébration du 500ème anniversaire de l'arrivée de Christophe Colomb dans le nouveau continent, du fait, en particulier, du processus de démocratisation en cours au Chili. L'affaire des Mapuches au Chili, étroitement liée au processus de démocratisation, semble caractérisée d'une part par la longue résistance des Mapuches aux Espagnols, puis à la domination chilienne, et d'autre part, par les limitations de la nouvelle démocratie du Chili qui a été créée dans une transition contrôlée par l'ancien gouvernement militaire.